Mathilde a 39 ans et c’est une maman énergique et passionnée. De métier-passion à métier à impact, elle retrace son parcours dans l’espoir d’inspirer d’autres personnes à se lancer elles aussi, dans une carrière à impact.
“(...) Nous ne traversons pas une énième crise, c'est bien plus que ça, nous sommes en train de quitter un monde pour en rejoindre un nouveau, et dans ce nouveau monde, la RSE est la norme, la base de toute entreprise.”
L’écologie l’a toujours suivi de près, jusqu’au jour où...
Parle-nous de ton parcours. Comment t’est venu l’idée de reprendre une formation en transition écologique ?
« J'ai découvert la problématique du réchauffement climatique avec le documentaire de Al Gore en 2006. À la fin de mes études hôtelières (un métier passion), j'ai regardé ce qui se faisait en termes d'études en écologie. À l'époque, je n'ai pas trouvé grand-chose, voire rien d'envisageable. J'ai donc poursuivi ma carrière dans l'hôtellerie, tout en essayant d'y intégrer une dimension environnementale.
Et puis j'ai regardé la mini-série de Canal + " L’Effondrement " fin 2019. Et là, ça a été le choc ! Même si j'avais conscience qu'il y avait un dérèglement du climat, je n'avais pas conscience que c'était aussi grave et aussi proche. J'ai donc commencé à me renseigner sur le sujet en écoutant Jean-Marc Jancovici, Aurélien Barrau...
En même temps que je réalisais la gravité et l'urgence de la situation, j'avais de plus en plus l’impression que mon métier était inutile, ce qu'on appelle " bullshit job " .
J'ai sombré dans cette fameuse courbe du deuil. Puis est arrivé le confinement et j'en ai profité pour faire plusieurs MOOC sur l'Economie Sociale et Solidaire, les limites planétaires, la permaculture, et me renseigner sur les études et débouchés de ces secteurs. C'est comme ça que j'ai su que la Green Management School lançait sa première promo.
L'aspect flexible, avec 70% des cours en distanciel, a été l'élément déclencheur, car se lancer dans une formation de 2 ans quand on est en reconversion professionnelle et avec des enfants en bas âge, c’est indispensable.
J'appelle l'école, je tombe sur le directeur Franck, on échange quelques minutes, et ensuite... je n'ai plus hésité longtemps ! »
Mathilde intègre donc Green Management School lors de sa toute première rentrée, en octobre 2020, sur le campus de Rennes. ¹
Parle-nous de ton parcours à la Green Management School, quels ont été les temps forts, les tournants majeurs, tes meilleurs souvenirs ?
« Je fais la connaissance des autres apprenants de ma promotion et de notre manager de promotion, et je sais immédiatement que j'ai fait le bon choix et que je suis à ma place.
Les débuts sont douloureux : nous commençons par un long module sur les mécanismes du climat qui nous confirme que la situation est très préoccupante. Mais nous sommes tous bienveillants les uns envers les autres et nous nous soutenons moralement.
On découvre petit à petit les parcours de chacun, nos valeurs, nos projets, nos peurs, nos rêves. Nous sommes sur la même longueur d'onde et ça fait du bien. Nous sommes accompagnés par un manager de promo incroyable, qui est à notre écoute et nous fait passer des moments inoubliables.
J'ai passé deux années riches en apprentissages, en rencontres et en partages humains. »
Comment et pourquoi est né ton cabinet de conseil en RSE, MC Transition ?
« À la fin de mon mastère, en juillet 2022, j'ai regardé ce qu'il y avait comme cabinet de conseil RSE vers chez moi. Réponse : rien.
J’habite un peu au bout du monde, ce qui quelque part m'arrangeait, car j'avais fait le tour du salariat et j'avais envie de tester l'expérience entrepreneuriale. J'avais besoin d'aller au bout de mes envies, de mes intuitions et de ne pas être bridée par un.e patron.ne.
C'est comme ça qu'est née MC transition en février 2023. »
Quelle est ta vision de la RSE ?
« C'est très vaste et très transversal. On peut difficilement se focaliser sur une thématique spécifique. À mon sens, pour se lancer dans le conseil RSE, il faut être de nature curieuse, avoir soif d'apprendre pour être prêt à se former sur tous les aspects qui la compose.
C'est également un sujet qui évolue vite et il faut donc mener en parallèle une veille active. »
Comment la RSE s'applique-t-elle, concrètement ?
« Comme évoqué, il s'agit d'un sujet transversal. Pour pouvoir répondre aux besoins et spécificités de chaque entreprise, je me suis formée au bilan carbone, à différents labels (B Corp, Positive Company, Entreprise à mission)...
Je me suis aussi intéressée au sujet du numérique et de l'eau, et suis en mesure de sensibiliser à ces sujets. Mon offre a évolué depuis la création de MC transition. Après avoir tâtonné, je l'ai complété par le volet énergétique qui est assuré par mon mari.
Je m'intéresse de près à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et suis en train de monter en compétences sur ce sujet afin d'ajouter cet accompagnement à mon offre.
À nous deux, nous sommes donc en mesure d'accompagner une entreprise dans sa transition écologique dans sa globalité. »
Que souhaites-tu réaliser avec MC transition ?
« J'ai repris mes études dans la transition écologique et solidaire et créé MC transition car je suis inquiète pour l'avenir de mes enfants et je veux agir du mieux que je peux à mon échelle.
Par ma sincérité et mon professionnalisme, j'espère pouvoir "convertir" un maximum d'entreprise sur le chemin vertueux de la RSE.
Nous nous adressons à des TPE et PME de tous secteurs d'activités. Idéalement, nous préférons accompagner des entreprises qui débutent dans leur démarche RSE. Malgré cela, du fait de leur nombre et du nombre de leurs salarié.e.s, elles ont un rôle majeur à jouer dans cette transition écologique. »
Qu'est-ce qui différencie MC transition d'autres cabinets de conseil RSE ?
« Ce n'est pas évident de répondre à cette question car tous les cabinets de conseil RSE ont leurs atouts.
Je dirais que nous sommes un cabinet familial et que nous n'avons pas vocation à devenir un gros cabinet. Nous souhaitons conserver notre taille humaine et notre proximité avec nos clients. Nous sommes basés dans le Finistère Sud et idéalement nous souhaiterions accompagner des entreprises locales pour œuvrer en faveur de notre territoire.
Avec mon mari, nous parlons, dormons, vivons transition écologique, nous élevons nos enfants avec ces valeurs environnementales. C'est donc plus qu'un simple accompagnement professionnel que nous proposons aux entreprises car la RSE ne s'arrête pas aux portes de notre cabinet, elle fait partie intégrante de notre style de vie, elle est dans notre ADN. »
On entend parler d’écologie quotidiennement, mais lorsqu’on parle des métiers de la RSE, c’est beaucoup plus flou.
À tout âge, mais surtout lorsqu’on est dans les études, orienter sa carrière dans ce domaine, bien moins démocratisé que d’autres, pour être aligné à ses valeurs, peut alors faire peur.
En ce sens, quel serait ton conseil à celles et ceux qui songent à s’orienter dans la RSE ?
« Avant de créer mon cabinet de conseils RSE, j'ai fait beaucoup de rencontres terrain / réseau afin de cibler au mieux les besoins des entreprises et commencer à me faire connaitre. Cela fait donc 2 ans environ que je parle RSE avec différents dirigeants et je constate que ce sujet prend de plus en plus de place dans les entreprises. Des postes RSE se créent car les dirigeants sont de plus en plus convaincus par cette démarche. L'amélioration de la marque employeur pour attirer et garder des talents est souvent la raison pour laquelle une entreprise se lance dans une démarche RSE.
Il faut bien avoir en tête que nous ne traversons pas une énième crise, c'est bien plus que ça, nous sommes en train de quitter un monde pour en rejoindre un nouveau, et dans ce nouveau monde, la RSE est la norme, la base de toute entreprise.
Et avec la CSRD qui vient d'entrer en vigueur au 1er janvier 2024, ce sont des milliers d'entreprises qui sont concernées directement ou indirectement. Les métiers de la RSE devraient donc monter en puissance dans les mois à venir. »
¹ La partie présentielle de Green Management School (environ 16 jours par an) s’effectue dans l’une des 9 villes ci-après : Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Montpellier, Strasbourg, Rennes et Angoulême.